Ascension du Seigneur - 18 mai 2023

Mt 28, 16-20

 

L’Ascension du Seigneur est la confirmation définitive de sa divinité. Voilà pourquoi elle est une des cinq plus grandes fêtes de l’année, avec Noël, l’Epiphanie, Pâques et la Pentecôte.

Elle est, comme tous les actes de Jésus, parfaitement maîtrisée et voulue. Il est Dieu né de Dieu, et non un homme étonné et dépassé par ce qui lui arrive. Il avait annoncé son retour au Ciel lors de sa rencontre avec Nicodème ce Pharisien venu le voir de nuit qui cherchait la lumière : « Personne n’est monté au Ciel, sinon celui qui est descendu du Ciel, le Fils de l’homme » (Jn 3, 13).

Il y siège en Seigneur, « rayonnement de la gloire de Dieu, expression parfaite de son être, à la droite de la Majesté divine dans les hauteurs des cieux, devenu bien supérieur aux anges » (He 1, 3-4).
Son Ascension diffère de celle du prophète Elie, qui avait eu pour seul témoin son disciple Elisée. Elisée lui avait demandé « une double part de son esprit » (autrement dit, à être son héritier, la double part désignant dans le langage de l’époque l’héritier). « Tu demandes quelque chose de difficile, avait répondu Elie. Tu l’obtiendras si tu me vois lorsque je serai enlevé loin de toi. Sinon, tu ne l’obtiendras pas » (2 R 2, 10). Cette vision avait été une grâce, dont ils n’avaient ni l’un ni l’autre la maîtrise.

Tandis que Jésus s’élève dans les cieux devant ses disciples, accomplissant la promesse de son baptême par Jean-Baptiste : l’ouverture des cieux.

Trois phrases de l’évangile qu’on vient d’entendre attestent de la divinité du Christ :
D’abord, les disciples, voyant Jésus, « se prosternèrent » (Mt 28, 17).
Ensuite, il leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre » (v. 18).
Enfin la promesse : « Et moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (v. 20).

Se prosterner devant une créature est un interdit fondamental de la Bible. Dans l’Ancien Testament, c’est le ressort du Livre d’Esther dont le tuteur, Mardochée, provoque la fureur du favori du roi, Amane, parce qu’il « ne s’agenouillait pas et ne se prosternait pas devant lui » (Est. 2, 3).
Dans le Livre des Actes des Apôtres, la foule subjuguée par un miracle veut honorer Paul et Barnabé en leur offrant un sacrifice : Arrêtez ! Nous sommes des hommes comme vous ! (Ac 14, 5-18).
Dans le Livre de l’Apocalypse, c’est l’auteur sacré lui-même qui veut se prosterner devant l’Ange quand il l’entend dire « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau ! ». L’Ange l’interdit : « Non, ne fais pas cela ! Je suis un serviteur comme toi ! Prosterne-toi devant Dieu ! Car c’est le témoignage de Jésus qui inspire la prophétie » (Ap 19, 10).

Se prosterner devant une créature est à la limite satanique. D’ailleurs, les tentations de Jésus au désert culminent quand le diable lui montre tous les royaumes du monde : « Tout cela, je te le donnerai, si, tombant à mes pieds, tu te prosternes devant moi. » – « Arrière, Satan ! car il est écrit : C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte » (Mt 4, 10).

En permettant à ses disciples de se prosterner devant lui, Jésus ressuscité confirme sa divinité.

« Mais certains eurent des doutes » poursuit l’évangile, et Jésus a cette première parole : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre ». C’est bien le signe de sa divinité : la toute-puissance de Dieu.
Tous les pouvoirs terrestres sont des pouvoirs délégués, dérivés, participés, seconds et relatifs. Il n’existe pas de pouvoir absolu, n’en déplaise aux fous et aux foules qui en rêvent. Ils sont la cause de toutes les guerres, folies d’un homme et de foules dévoyées.

Cette toute-puissance de Dieu dans le Christ est entièrement d’amour, comme le dit la dernière parole de Jésus : « Moi je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (v. 20).

« Le Christ avec vous, l’espérance de la Gloire » (Col 1, 27).

Avec vous : entendons-le de la même façon que Jésus avait dit à ses disciples qu’il sera ‘en eux’ comme lui-même est « dans le Père et que le Père est en moi ! » (Jn 14, 10). « Croyez-moi : je suis dans le Père, et le Père est en moi ». « L’Esprit de vérité sera en vous. Ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous » (Jn 14, 20).

Voilà ce que nous allons célébrer, dans notre acte d’adoration du Christ qui siège désormais au plus haut des cieux : « Par Lui, avec Lui et en Lui » tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles.
C’est de notre reconnaissance de la divinité du Christ que dépendra notre entrée au Ciel : nous nous prosternerons devant Lui. A qui appartient tout pouvoir au ciel et sur la terre. Il est avec nous, le Seigneur de l’Univers, et nous serons avec lui pour les siècles des siècles.

L’Ascension du Seigneur est la confirmation définitive de sa divinité. Jésus est Dieu.

Père Christian Lancrey-Javal, curé

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