19ème dimanche du Temps Ordinaire - 10 aout 2025

Lc 12, 32-48

Tous les textes bibliques de ce dimanche sont centrés sur l’espérance et l’attitude spirituelle ou intérieure nécessaire pour entrer dans le Royaume des Cieux.
Le Livre de la Sagesse (Sg. 18, 6-9) évoque nos Pères dans la foi et les promesses auxquelles ils ont crues.
La Lettre aux Hébreux (Hbr.11, 1-2.8-19) chante ce qu’est l’espérance.
Luc (Lc.12, 332-48) nous rapporte les paroles du Seigneur pour nous dire qu’il faut garder nos lampes allumées. Nous sommes invités à attendre le retour de Jésus en faisant le bien. La juste attitude est d’être tendus vers son retour dans une attente résolue qui recherche uniquement à faire la charité.

Ces textes de la liturgie exigent en fait que nous vivions en état de départ ; « départ-espérance »  sur la base de la foi, « départ-espérance » sur l’annonce du proche retour du Christ, raison aussi des comptes que nous aurons bientôt à rendre.

Trois motifs nous permettent de comprendre aisément de quoi il retourne sans être dans la crainte et l’angoisse.

Premier motif : la foi.

La foi guide nos pas. Elle est certitude des choses qu’on espère… La foi est le moyen de posséder déjà des réalités que l’on ne voit pas… Elle est la substance même de ce que l’on espère…
Notre vie est une aventure que nous pouvons « jouer » avec Dieu pour tout gagner (et davantage encore !) ou bien tout jouer sans Lui, (contre Lui peut-être !), et perdre jusqu’au peu de ce que nous possédions, et de manière définitive et insoupçonnable.
Par la foi tout le mystère de Dieu germera en nous, se développera à coup sûr, si nous osons le choisir vraiment. A notre baptême, tout nous fut donné ; or tout reste à faire jusque dans la Vie Eternelle. Nous avons à œuvrer, afin que le don de la foi baptismale fructifie. Nous avons à vivre notre foi dans les réalités quotidiennes, avec l’idée du prochain retour du Christ qui nous évaluera à la mesure de notre charité, et nous en récompensera juste par la joie de Sa Présence et de Sa Miséricorde !

Le second motif : espérer et être serein.
Parce que c’est la toute-puissance de Dieu, son omniscience nous inonde. Il ne peut ni me mentir, ni se tromper. L’Eternel qui n’a pas de commencement, n’aura pas de fin. IL s’est manifesté en Jésus Christ qui nous a aimés jusqu’à donner sa vie pour nous.

A Dieu, tout lui est soumis : les cieux, la mer, la santé, la maladie, la terre, l’univers, jusqu’au moindre cheveu de ma tête.
Il met tout en œuvre pour le bien de chacun de ses enfants, notamment les malheureux, celles et ceux qui sont sans secours, délaissés, humiliés, égarés, qui se sentent seuls, abandonnés, perdus, à bout de forces, fracassés, désabusés… La liste peut encore s’allonger.
La force de Dieu se met au service de ses créatures, du salut et de la sanctification de nos âmes, et de celles de tous les hommes selon leur espérance, leur foi, leur libre arbitre. Dieu peut tout, IL est notre Père, IL est Amour. C’est pour cela qu’IL nous exhorte à la vigilance parce que le Prince de ce Monde, l’adversaire ne se repose pas, mais rôde à la recherche de sa proie : « Soyez sobres, veillez, votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer. » (1 Pierre, 5-8), et aussi fondamentalement parce que l’Amour ne se repose jamais.

 Enfin, le troisième motif :
Dieu est fidèle à ses promesses, malgré toutes nos faiblesses et nos manquements à sa Parole. Lui ne manque jamais à ses amis, Lui, le serviteur qui s’est fait esclave de tous. Sa patience est infinie, son indulgence sans limite avec les hommes. Tant que nous cheminons sur terre, il ne considère personne comme irrécupérable, Il ne juge pas les âmes dignes d’aller en enfer. Toujours IL les voit dignes du Ciel, de leur vocation éternelle. Dieu attend comme le père de l’enfant dans la parabole du fils prodigue (Lc 15, 11-32). Tous les jours, il sort pour voir s’il entrevoit déjà son fils dans le lointain et prépare une fête à ce fils qui revient.
Le Seigneur attend notre conversion sincère à son Amour, Il attend de nous un regard, une pensée, un geste de reconnaissance, de douceur, de respect, de confiance, d’affection…
Il nous demande aussi d’être vigilant, de ne pas faiblir, de ne pas nous assoupir dans la tiédeur et la médiocrité.
L’espérance est la caractéristique du cœur vigilant, parce que disponible pour aimer. L’espérance sait en qui elle met sa confiance.

 En conclusion.
Aimer davantage chaque jour, gagner le Ciel sans s‘endormir, servir ses frères généreusement, construire un monde plus juste, plus humain, plus chrétien, c’est finalement « tout larguer » pour choisir Dieu : « Sois sans crainte, petit troupeau car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume. » (Lc 12, 32-48). Cela consiste tôt ou tard à liquider nos richesses quelles qu’elles soient, toutes celles que nous pensons inutiles.
Nous aurons à rendre des comptes de toutes ces choses que Saint Paul considère comme des « balayures » (1 Cor. 4, 11) et qui sont périssables. Une seule chose compte pour le Royaume qui ne sera pas enlevée, qui demeurera, c’est la charité envers le Seigneur, et envers nos frères.
Soyons donc vigilants. Et nous sommes vigilants lorsque nous travaillons au quotidien à combattre nos égoïsmes, nos tentations narcissiques… et dominatrices, à tout ce qui nous fait du tort et peut-être aussi à ceux qui nous entourent.
« Souviens-toi, … que les microbes ne sont pas moins dangereux que les bêtes sauvages. Et que tu peux cultiver ces erreurs, ces égarements, comme on cultive les microbes en laboratoire : par ton manque de sérieux pour accomplir quotidiennement ton devoir, par ton manque de connaissance de toi-même… Et souviens-toi que ces foyers contaminent ensuite l’atmosphère… ».
Votre adversaire rôde ; résistez-lui avec la force de la foi et de la charité.
Si nous sommes fidèles dans ce qui est petit, ce qui est tout-à-fait possible, nous maintiendrons nos reins ceints en veille et en alerte devant le Seigneur qui arrive. Ne vous lassez pas d’être charitable, c’est la manière la plus active d’être vigilant avec enthousiasme pour commencer la Vie Eternelle dès ici-bas
Hauts les cœurs ! En avant !

Père Jean-Pascal Duloisy, curé
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