16ème dimanche dimanche du Temps Ordinaire - 20 juillet 2025

Le 10, 38-42

Marthe et Marie
ont
accueilli le Christ, elles ont ouvert leur maison à Jésus.

 Absorbée par le service, Marthe est soucieuse de faire du mieux possible car elle est généreuse, entière et efficace. Par exemple, elle fera chercher Jésus pour secourir Lazare, son frère, gravement malade. Elle appelle à l’aide, elle espère une guérison, un miracle. Marthe a de nombreuses qualités y compris spirituelles. On lui doit la plus belle profession de foi conservée par les Evangélistes :

« Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde. »  (Jn 11,27).

Tandis que Marthe s’affaire, Marie, captivée par Jésus,écoute et accueille chaque mot qui sort de la bouche du Seigneur. Assoiffée, elle goûte les paroles de Jésus et veille à ne pas perdre la moindre bribe de ses enseignements dans une proximité toute amicale et cordiale avec elle.
C’est pourquoi Jésus dit à son sujet qu’elle a choisi la « meilleure » part, voulant dire par là l’unique part possible qui conduit à la joie parfaite.

Par conséquent, contrairement à ce que disent certains prédicateurs, il n’y a pas deux chemins possibles, l’un actif, l’autre contemplatif.
La seule attitude juste et bonne, l’unique, la meilleure part est celle de Marie.

L’écoute que Jésus complimente par son soutien à Marie doit nous encourager à méditer les Ecritures, les écrits des Saints (appelés aussi le Cinquième Evangile), à lire les Pères de l’Eglise. Ainsi notre vie chrétienne sera authentiquement féconde selon la volonté du Père des Cieux.
Toute action doit partir et s’accomplir en relation intime avec l’Esprit du Christ et à partir de Lui seul.

D’ailleurs Marthe est si peu « articulée » sur la sagesse et l’Esprit du Christ qu’elle agit de drôle de manière :

1 – elle interrompt Jésus : « Elle intervient ». (Dit le texte Lc 10, 40)
2 – elle le traite d’insensible à sa souffrance : « Cela ne te fait rien ».
(
Lc 10, 40)
3 – elle lui commande de prendre la parole en sa faveur : « Dis donc à ma sœur de m’aider ». (Lc 10,40) 

A la limite, c’est tout juste si elle ne reproche pas à Jésus d’être insensible tandis qu’elle a besoin d’aide et qu’Il bloque le service en retenant sa sœur auprès de lui. En résumé : La réaction de Jésus est franche et directe, tout en étant amicale.
Par deux fois Il dit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes pour bien des choses » (Lc 10, 41). On pourrait en s’inspirant de Jean de La Fontaine dans son conte « La femme noyée » être de ceux qui disent à propos de Marthe : quels sont ces cris ? « Ce n’est rien ; c’est encore une femme qui se noie ! ».  

Dans sa réponse, Jésus n’ignore absolument pas la générosité et la situation que Marthe est en train de vivre mais Il lui fait remarquer qu’elle n’est pas dans un état d’esprit honorable.
« Tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses ! » (Lc10, 41)
Suite au décès de son frère, elle sera une fois de plus « en tension » avec Jésus :
« Si tu avais été ici, Seigneur, mon frère ne serait pas mort » (Jn 11, 21)

Marthe croit savoir, mais le drame qui est entrain de se jouer pour Jésus, le repos, dont il a besoin, est plus d’ordre moral que d’ordre gastronomique. Il peut très bien changer les pierres en pain, faire jaillir des sources. Ce qui lui manque, ce sont des cœurs qui écoutent, qui prient avec Lui lorsque viendra l’épreuve de Gethsémani comme l’ami, la mère fidèle qui seront au pied de la Croix. 

La meilleure part, c’est de donner de la joie au cœur de Jésus en répondant à son attente et non pas en se faisant plaisir ou même en se décarcassant pour finir de mauvaise humeur.

Père Jean-Pascal Duloisy, curé

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